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Ma vie,Joie et tristesse
26 octobre 2005

La gourmandise n'est pas un vilain défaut.

Ah ! La gourmandise … c'est un vilain défaut dit-on. Je ne veux pas y croire, je dis c'est faux !

Je suis née un beau jour de juillet, juste à l'aurore d'une journée chaude et parfumée par l'odeur des lavandes et du miel, oui du miel ! Savez vous qu'en Provence il existe un petit village qui s'appelle Allauch, c'est le paradis du miel, eh oui, c'est là que je suis née, et sans doute la grossesse de ma mère fut " embaumée " de cette odeur de miel.

Si je m'écoute à croire aux signes du destin, alors je me dis que la bonne fée qui s'est penchée sur mon berceau m'a fait le plus beau cadeau en me donnant le " don " d'être gourmande. Je pourrais aussi penser que c'est un diablotin qui m'a injecté avec les pointes de sa fourche le goût de la tentation pour que justement j'apprenne à y résister, mais non, cette version ne me plait pas, je préfère la première, on ne peut pas croire qu'un petit bébé innocent soit déjà mis à l'épreuve des sacrifices.

Tout dans ma vie m'a montré le chemin de la gourmandise, sans doute pour que je sache en faire bon usage. D'abord, ce petit village dont je parlais plus haut, ça commence bien ! Ensuite j'ai pu découvrir avec délice que la tétine que ma mère me donnait lorsque je pleurais était fourrée de sucrerie….oui, à l'époque il existait des tétines munies d'un bouchon, et on pouvait y mettre à l'intérieur un peu d'eau sucrée pour apaiser les pleurs. J'ai donc eu ce genre de tétine. Plus tard, ma maman étant, une bonne maman, nous régalait, avec des tartes, des gâteaux, ou des beignets les jeudis, et quel bonheur de voir ces morceaux de pâtes dans la friteuse, qui sous l'effet de la chaleur de l'huile, gonflaient et triplaient de volume, c'était magique, et les saupoudrer de sucre intensifiait le plaisir.

Mes souvenirs d'enfance sont peuplés de gourmandises. Chaque saison apportait une tentation différente, les marrons chauds, les premières fraises, les abricots que je cueillais sur l'arbre, comme les jujubes, les figues, et les cerises dont le jus coloré me servait de rouge à lèvres un peu plus tard lorsque je commençais à devenir coquette. Les vacances au bord de mer où je dégustais allégrement les cornets de glace. Toute une technique à apprendre si on ne veut pas que la glace par l'effet de la chaleur dégouline sur les doigts. C'est si bon de se faire plaisir, de succomber à la tentation.

Pour moi la gourmandise est également une façon de développer mes perceptions sensorielles. Le goût bien sur, mais aussi la vue, l'odeur et le toucher. La nature ne nous a pas donné des yeux, des doigts, un nez et des …papilles gustatives pour qu'on ne s'en serve pas. Rien de plus doux, de plus salivant, de plus alléchant qu'un dessert odorant et coloré, quelques petits choux à la chantilly,une crème brûlée, un baba au rhum, un fondant au chocolat, hum ! J'en salive déjà ! Alors pourquoi ne pas vouloir goûter à ces délices.

Est ce un vilain défaut que d'aimer ce qui est bon ? C'est tout au plus un péché mignon. La gourmandise nous prépare à acquérir certaines attitudes extérieures. Elle a aussi un coté positif dans l'offrande.

Etre gourmand amène à être généreux, le plaisir est redoublé par le partage. Grâce à ma gourmandise j'ai pu mettre en pratique ce que j'ai entendu petite fille : "-Pour garder son homme il faut lui cuisiner des bons petits plats et lui offrir des bons câlins." J'en ai fait l'apprentissage très tôt.

Le goût pour le sucré m'a amenée à être créative dans ma façon de cuisiner, il n'est pas rare que j'ajoute une cuillère de confiture de figue à une sauce au gingembre par exemple, ou encore un peu de miel dans une vinaigrette, je suis devenue une experte en cuisine aigre douce. Mon goût pour les couleurs me donne la créativité pour la présentation des plats. Mangeriez vous ne serait ce que des carottes râpées, dans une boite de conserve ? Non ! Mais présentées dans une belle assiette jaune et juste un brin de persil sur ce nid de carotte, et voilà que la vue de cette modeste œuvre d'art vous titille les papilles.

Il en est de même pour les câlins. N'avez-vous pas vu le film, neuf semaines et demi ? Rien de tel que de suivre cet exemple pour entretenir la passion, un peu de chantilly sur les pectoraux de notre chéri (s'ils ne sont pas trop poilus, sinon essayez une autre partie de son anatomie) et vous découvrirez le plaisir suprême. Que dire sur la belle technique apprise en mangeant un cornet de glace en plein soleil, et l'appliquer dans les moments intimes, je ne m'attarde pas ici à développer le sujet. Dans ses moment, toujours intimes, retrouver le plaisir de voir la pâte à beignets gonfler dans la friteuse, que je pourrais comparer à autre chose (vous voyez quoi ?) qui peut gonfler dans…mes mains. C'est sans doute parce que nous sommes nombreux les gourmands, qu'il existe même des préservatifs spéciaux aux saveurs délicates pour inciter à la coquinerie et éveiller notre imagination. Au cas ou on en manquerait, il suffirait de se remémorer notre enfance suçant les chupas chups, et c'est le bonheur à deux assuré.

Pour conclure j'ai regardé le dictionnaire et je n'y ai pioché " que " ce qui m'intéresse dans la définition de la gourmandise : ·Aptitude à apprécier la qualité et la délicatesse des mets. Généralement au pluriel. Mets fin et délicat, le plus souvent sucré.

Du défaut : (bon j'ai pris ce qui m'arrange en faisant un peu preuve de mauvaise fois) : Au défaut de, Ce qui manque, par manque de… Le point faible de quelqu'un.

J'en conclus que la gourmandise, peut être un point faible mais aussi, une aptitude à apprécier un bon mets fin et délicat, lorsque l'on a un manque….

Alors, la gourmandise n'est ce pas un don du ciel ? Si je me trompe j'irai au purgatoire…endroit idéal pour digérer non ?

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Commentaires
P
Très joli texte, plein de détails de saveurs et de senteurs, qui met l'eau à la bouche et donne envie... :-)
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