Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ma vie,Joie et tristesse
5 février 2006

Les blessures de l'enfance qui saignent trop longtemps.

Ce matin je me lève dans l'attente d'une expression de ressentis que je ne reçois pas. En fait il s'est passé quelque chose de "particulier" dans ma vie hier au soir et j'ai fait part à la personne concerné de mon plaisir d'avoir partagé avec elle ce moment. Sa réponse m'a parue insatisfaisante, en fait j'attendais plus d'expression de ses ressentis, l'expression de son bonheur d'avoir vécu ce moment avec moi.

Du coup je me sens triste pas importante, ou pas assez à ses yeux, un peu comme si ce moment qu'on a partagé était un don altruiste de sa part, comme si cette personne avait fait quelque chose pour moi mais sans vraiment y trouver le même plaisir. Ok où est le problème ? Et bien même si je sais qu'il m'arrive parfois de donner de manière tout à fait altruiste, de faire quelque chose auquel je ne prends pas plaisir pour moi, mais parce que je sais que cela fait plaisir à l'autre, lorsque c'est l'autre qui agit ainsi, je me sens coupable.

Coupable d'avoir sollicité de l'attention, et aussi déçue de ne pas avoir fait naître chez cette personne le même désir ou la même envie que j'avais de faire ceci ou cela. Alors le moment partagé, même s'il est sublime sur le moment, me laisse un petit goût de déception. Je n'ai pas réussi à entrainer l'autre dans mon enthousiasme, j'ai seulement réussi à le "convaincre" de partager avec moi.

Ce petit évènement, me provoque un flash, qui remonte loin dans mon enfance. Rien de bien précis, une sensation et une exclamation que j'entends : Oh elle ! Pourquoi ce : Oh elle ? Lorsque j'étais enfant j'étais "différente" dans le sens ou je ne ressemblais pas à ma sœur qui était très timide, et moi extravertie, j'étais vivante, espiègle, mais aussi un peu hors norme dans ma famille plutôt conservatrice. J'aimais explorer, expérimenter.

De ce fait souvent j'entendais des personnes autour de moi qui faisait des commentaires à ma mère, du genre : "Tien ta fille fait ceci ! ", et ma mère qui répondait : Oh elle ! Je prenais cette expression comme une réplique négative, je continuais ce début de phrase dans ma tête et cela donnait : "Oh elle, elle n'est pas normale." Pourtant je me sentais normale, et je vous rassure je le suis. Mais j'étais triste parce que je constatais qu'en fait beaucoup de choses que je faisais étaient faites pour attirer l'attention et aussi et surtout l'amour, cet amour maternel que je ne recevais pas, enfin, pas de la façon dont j'en avais besoin. J'avais besoin de tendresse et de reconnaissance. Ce sont les deux éléments qui m'ont fait défaut. J'ai alors pensé que pour être aimée il fallait que je lutte, que je devienne forte, intelligente, gentille, douce, serviable… bref que pour être aimée il fallait que je sois parfaite. Je cours toujours aujourd'hui après cette perfection. C'est plus fort que moi, je ne me pardonne pas grand-chose, et le moindre détail que je considère comme un faux pas, me porte à réfléchir des heures pour m'améliorer et ne plus commettre d'erreur.

Alors ou vais en venir en écrivant cela, et bien j'en viens au fait que j'ai rarement la sensation d'être aimée pour ce que je suis, mais pour ce que je fais, ce que je donne. Et si je pense offrir quelque chose à un moment donné et que par la suite je constate qu'en fait ce que j'offrais n'a pas été reçu comme je le souhaitais, je me sens triste, déçue. J'ai quelque part la sensation de n'avoir pas su être parfaite puisque je n'ai pas réussi à entrainer l'autre dans mon désir de partage, c'est comme si j'avais reçu une aumône. Je souffre de cet état de fait.

Je ne condamne pas l'autre bien sur, je ne le juge pas non plus, j'aimerais seulement arriver à apprécier que cet autre ait accepté de me donner son temps pour partager ce moment et non pas vouloir qu'il ait eu envie de la même chose au même moment. En fait j'ai des flashs qui me reviennent, lorsque je faisais des compétions de judo par exemple, j'y allais seule, alors que j'avais envie que mes parents puissent me voir pour être fier de moi, ou encore lorsque je suis allée prendre des cours de danse, je m'y étais inscrite de ma propre initiative et ma mère avait ri de moi en me disant que j'étais trop gauche pour pouvoir bien danser. Bref beaucoup de choses que je faisais n'étaient pas encouragée, partagées.

D'autre part, ma volonté de m'améliorer et d'avancer dans ma vie, n'était pas encouragée non plus. En fait c'est ce manque d'amour qui me poussait à aller toujours plus loin pour enfin le recevoir. Aujourd'hui lorsque je fais quelque chose qui est critiqué par quelqu'un que j'aime, j'accepte la critique, mais souvent je constate qu'il est plus facile aux autres de faire des critiques plutôt que des compliments. Du coup je ne me sens pas à la hauteur, pas appréciée et reconnue comme je le souhaiterais. Bon tout ça c'est du bla bla bla sans doute, mais ça me fait du bien de l'écrire.

Publicité
Commentaires
Y
cette phrase vient de me faire comprendre quelque chose de très profond en moi :<br /> <br /> <br /> <br /> " D'autre part, ma volonté de m'améliorer et d'avancer dans ma vie, n'était pas encouragée non plus. En fait c'est ce manque d'amour qui me poussait à aller toujours plus loin pour enfin le recevoir. Aujourd'hui lorsque je fais quelque chose qui est critiqué par quelqu'un que j'aime, j'accepte la critique, mais souvent je constate qu'il est plus facile aux autres de faire des critiques plutôt que des compliments. Du coup je ne me sens pas à la hauteur, pas appréciée et reconnue comme je le souhaiterais. Bon tout ça c'est du bla bla bla sans doute, mais ça me fait du bien de l'écrire. "<br /> <br /> <br /> <br /> du coup,j'ai trouvé la question que je cherchais depuis des années et je viens d'écrire les reponses!!!<br /> <br /> <br /> <br /> Ma mère n'a jamais su vraiment me complimenter sur les choses qui me tenait à coeur. Chose qu'un ami que je considère comme un grand frère a su me donner car c'étais vrai et sincere :D<br /> <br /> <br /> <br /> mes reponse donc les mots clés sont :<br /> <br /> <br /> <br /> - peu valorisé mentalement (le physique rien à redire ;,/)<br /> <br /> <br /> <br /> - jamais d'aucun conseil dans les moments importants dans ma vie <br /> <br /> <br /> <br /> - je m'auto-valorise<br /> <br /> <br /> <br /> - à ce jour, j'ai du mal à accepter les compliments même fondés (comme si j'y croyais pas)<br /> <br /> <br /> <br /> - j'ai des difficultés à me complimentés<br /> <br /> <br /> <br /> - donc du mal à valoriser les autres<br /> <br /> <br /> <br /> - difficultés de croire en moi<br /> <br /> <br /> <br /> - d'être decus de moi et des autres<br /> <br /> <br /> <br /> - la peur de réussir et d'être heureux<br /> <br /> <br /> <br /> maintenant,j'ai le sentiment que lisant ce que j'ai écris,j'ai du mal à m'aimer réellement :o<br /> <br /> <br /> <br /> merci gourmande infiniment :D
Répondre
G
c'est souvent ce qu'on me dit, que j'ai du courage, pourtant je ne le vois pas comme ça, je me libère de mes maux par les mots.<br /> La relation mère fille est souvent compliquée, comme l'est celle de père fils aussi souvent.<br /> Il faut pourtant comprendre que ceux qu'ils ont pu nous dire est aussi teinté d'erreurs et qu'ils n'ont pas forcement raison sur tout.<br /> Leur images est si forte pour nous lorsque nous sommes enfants que leurs mots nous marquent...à jamais.<br /> Merci Ladybug pour ta visite.
Répondre
L
L'impression de me lire, ces mots qui décrive une relation à la mère, ma relation à ma mère et cette relation me tue. Difficile de changer, impression de replonger à chaque rencontre et couper les ponts qui est impossible je serai une méchante fille non parfaite.<br /> Difficile de vous lire, difficile d'admettre que ça me fait mal. Bravo pour votre courage
Répondre
G
Tu as tout à fait raison Cassymary, nos douleurs sont souvent des réminiscences de blessures de l'enfance. Comme quoi, on devient adulte, on se responsabilise, mais l'enfant en nous est toujours là, même si on l'a "soigné", il garde les cicatrices qui parfois lui rappellent des mauvais souvenirs, c'est un peu comme une "arthrite" émotionnelle qui se manifeste.<br /> Pour l'éponge, ça nous fait un point commun ;-)
Répondre
C
C'est bizarre, moi aussi j'emploie souvent ce mot "éponge" pour décrire ma façon de resentir les émotions.je pense reellement qu'une blessure nous "habite" et qu'elle est associée à un rejet dans notre enfance...
Répondre
Publicité
Ma vie,Joie et tristesse
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Publicité