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Ma vie,Joie et tristesse
12 juin 2006

Le "miracle",

Oh c'est pas grand-chose, et pourtant c'est géant. Je viens parler ici de la prise de conscience et de l'humilité.

Trop souvent nous avons tendance à regarder notre propre douleur, ne pas voir celle de l'autre. Peut-être pas par égoïsme, mais parce qu'on a mal et dans ces moments la douleur de l'autre deviendrait insupportable, alors on reste dans son égocentrisme. C'est là l'erreur.

Voir l'autre, l'écouter, l'entendre, chercher à le comprendre, c'est souvent la voie qui nous mènera vers le chemin de la délivrance. L'humilité disais-je. Oui, parce qu'entendre l'autre, (entendre dans le sens de le comprendre) être à l'écoute, disponible pour lui en faisant abstraction de ses propres peurs, permet d'ouvrir la fenêtre et voir le paysage sans brouillard.

C'est ce qu'a fait mon homme. Il a enfin pu prendre conscience de mes mots et mes maux.

Il a enfin pu se rendre compte que mes expressions n'étaient pas des reproches, mais l'expression de ma souffrance. Il a pu voir combien mon amour était fort et mon désir de participer à son bonheur, intense. Il a su reconnaître que l'expression de mes ressentis n'était pas des attaques mais la recherche d'une parfaite harmonie entre nous. Il a pu faire abstraction de l'image que mes mots dessinaient contre mon gré dans son esprit. Il a enfin pu se voir non plus comme celui par qui le malheur arrive, mais comme celui qui est responsable de sa vie, de son bonheur et de ce qu'il peut faire pour moi dans le sens ou, s'il a choisi de vivre avec moi c'est qu'il m'appréciait pour certaines de mes qualité et de mes valeurs.
Curieusement ces qualités qui l'avaient séduit étaient devenues des défauts.

Un jour il m'avait dit la confiance qu'il avait en moi et le bonheur qu'il avait de voir que je percevais les raisons, les nœuds de ses problèmes, que mes analyses étaient justes.

Soudain ces qualités étaient devenues des défauts. Je percevais trop bien, et je pointais trop juste. Ca lui faisait mal et inconsciemment il m'en voulait de voir si (trop) bien. Il recevait une image négative de lui et ne pouvait que me renvoyer la balle en déformant la mienne.

De l'amie sincère et dévouée j'étais passée à l'ennemie qui pointe là ou ça fait mal. Il me dit qu'il percevait subtilement et en le refusant, ce décalage entre ce qu'il pensait de moi avant et par la suite. Il ne comprenait pas tout en comprenant au fond de lui, mais regarder de plus près l'aurait sans doute dérangé. Je sentais bien qu'il souffrait de ne pouvoir se regarder de l'intérieur, qu'il ne pouvait recevoir mes mots comme des mains tendues. Par chance j'ai trouvé un livre dans lequel l'auteur explique, pourtant sans ménagement, ce que j'ai essayé de lui expliquer mille fois. Ces mêmes explications ses mêmes mots écrits par quelqu'un d'autre ont suffit pour lui ouvrir cette fenêtre.

La prise de conscience s'est faite presque instantanément à la lecture des premières pages. Ce n'était plus celle qu'il aime qui lui pointait ses erreurs mais quelqu'un d'autre qui lui disait qu'il s'enfonçait dans l'impasse et qu'il ne pouvait que se faire du mal en suivant ce chemin.

Cette prise de conscience lui a permis d'accueillir mes expressions, non plus comme des reproches, mais comme ma propre souffrance. Soudain il n'entendait plus des critiques, mes des vérités qu'il se refusait de voir. Soudain mes dires prenaient la forme d'une aide et non pas d'attaques. Il a ôté le voile qu'il avait tissé, l'orgueil a cédé la place à l'humilité.

La magie du moment de prise de conscience à pris toute son ampleur. Il s'est senti d'abord coupable d'être devenu myope, et hermétique. Il en ensuite ressenti le bonheur de voir à nouveau combien il pouvait avoir la chance d'avoir à ses côtés une personne sincère, franche disponible pour l'aider et le soutenir. Il a redécouvert le bonheur de pouvoir montrer ses vulnérabilité et d'être accepté tel qu'il est. Il a redécouvert le plaisir de pouvoir être authentique et aimé inconditionnellement. Il a redécouvert le plaisir d'être dans le don de soi et non plus dans la demande. Il a assimilé que donner c'est aussi recevoir. Il m'a expliqué tout ça, il est heureux et son bonheur me comble. Je sentais que je me ternissais, je m'essoufflais, je me décourageais par moment. J'en étais arrivée à ne plus comprendre comment de la belle j'étais, quelque part, devenue la "vilaine", je n'étais plus celle qui aidait, mais celle qui dérangeais. J'en souffrais parce que je n'avais pas changé mais lui ne me voyait plus tout à fait comme avant. J'en étais arrivée à douter de moi, à me voir ou me croire injuste, capricieuse, égoïste, et surtout, démunie, impuissante.

Sa prise de conscience a fait son bonheur, et par ricochet le mien, la reconstruction de sa propre image a restauré la mienne. Il ne nous reste plus qu'a être vigilants et prendre soin de l'enfant qui est en nous, cet enfant qui est, on le sait tous, tellement fragile. Je suis la maman du mien et du sien, et il est le papa du mien et du sien. Ainsi nous souhaitons nous aider, nous assister, nous accompagner, individuellement et mutuellement.

Titre du livre : C'est (presque) toujours la faute des hommes.  Robert Mark Alter.

Je ne pense pas que beaucoup d'homme feront la démarche d'acheter ce livre qui pourtant peut leur apporter beaucoup. Ce livre est toutefois certainement précieux pour les femmes aussi. Alors je vous conseille de le lire à deux.

Il y a sur la couverture du livre, cette phrase : "les hommes ne viennent pas de mars, ils sont juste à côté de la plaque."

J'ajouterai, " les femmes ne viennent pas de vénus, elles ne veulent plus être sur la planète Taire."

Planète Taire: Expression emprunté à Jacques Salomé.

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Commentaires
S
Que les aigris s'abstiennent.Merci sonia
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W
que d'histoires uniques et qui pourtant se ressemblent! ouhaaaa! je vais une fois encore imprimer ton texte, si tu le permets, pour que mon homme et moi puissions lire notre propre parcours à travers ta vie et tes mots! merci!
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C
Tu as beaucoup de chance d'avoir un mari qui d'abord a accepter de lire ce livre et qui ensuite à reconnu ses erreurs. Je n'ai pas eu cette chance...sauf lorsque j'ai demandé le divorce...là tout à coup ce fut l'illumination pour lui mais le break point était atteint pour moi.
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T
Intéressante, Idéaliste ? Passionnante, tu veux dire !
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I
Tu décris là le chemin qui mène à une relation authentique, parce que tournée vers l'autre tout en étant à l'écoute de soi.<br /> <br /> J'aime beaucoup cette notion d'humilité qui, paradoxalement, nécessite d'avoir confiance en soi... et en l'autre. Il est en effet difficile de se montrer faillible devant l'autre tant qu'on a besoin de se protéger.<br /> <br /> Réflexion bien intéressante...
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