Les phrases...constructives...destructives.
Ce soir me revient l'envie d'écrire,
peut-être demain me passera-t-elle.
J'ai lu le commentaire de Pierre, et de
Baïlili qui m'encouragent à être moi, à me
lâcher sans peur des éventuelles blessures que je
pourrais causer aux autres.
Puis j'ai lu aussi le commentaire de
Souricette, sur un autre de mes messages, mais ce message avait en
fait à peut près la même teneur.
Du coup je reprends conscience d'une
tendance chez moi, la peur de déranger, la peur de blesser et
puis aussi la peur de ne pas savoir bien faire, du ridicule peut
être.
Soudain j'ai des images qui me viennent
à l'esprit des images ou plutôt des phrases que j'ai
entendues dans mon enfance et je me rends compte une fois de plus
combien ce qu'on nous répète dans l'enfance peut avoir
des répercussions sur nous toute notre vie durant. Même
lorsque on est conscient que ces phrases qui trottent dans notre
têtes, ne sont pas de nous comme on aurait pu le croire à
un moment donné, mais les phrases que nous ont répété
nos parents.
Or finalement je n'ai pas été si malchanceuse que ça dans mon enfance, je dis ça parce que si souvent j'entendais des choses «négatives » ou qui ont eut un impact négatif moi, de la part de ma mère, j'en ai aussi entendu pas mal de positives, de la part de mon père.
Ma mère était très présente avec nous, (nous étions trois enfants), elle ne travaillait pas. Mon père était plutôt absent, il travaillait bien sur, mais de plus il voyager pas mal pour son travail et ils nous arrivait parfois de ne pas le voir, ni l'entendre (par téléphone) pendant 6 mois.
Seulement, les choses que j'ai pu partager avec lui, m'ont donné cet élan, de pouvoir penser souvent que je pouvais être capable de tout.
Si tu veux tu peux !
Rien n'est impossible quand on le veut !
Tu es intelligente et capable, ne doute pas de toi !
De toutes façons tu trouveras toujours la solution pour te sortir du problème !
Rien n'est irrémédiable sauf la mort !
Pour toi je ne me fait pas de souci tu t'en sortiras toujours !
Que des phrases que j'ai entendu à chacune des rares conversations que j'ai pu avoir avec lui, mais qui m'ont donné confiance en moi et m'ont permis de faire ou tenter de faire ce dont j'avais envie en ayant confiance en moi. Et bien souvent j'ai réussi.
Quant aux phrases que j'entendais de ma mère elles étaient d'un tout autre ordre.
Oh mais toi, tu as toujours des idées fofolles !
Ah mais elle ....
Non mais tu plaisantes ! Tu vas pas faire ça !
Moi je ne dérange personne je me débrouille toujours seule ! (en parlant d'elle)
Moi je dois me sacrifier pour vous, pour votre bien (toujours en parlant d'elle)
Moi je me prive pour y arriver (encore en parlant d'elle)
Du coup je suis souvent partager par
l'écho de ces deux voix que j'entends en moi.
Lorsque je me décide a faire
quelque chose qui pourrait faire appel à de la solidarité
par exemple, j'entends « moi je ne dérange
personne, je me débrouille seule » et j'entends
aussi, « tu peux y arriver, tu es forte » donc
j'ai d'une part l'envie d'y arriver seule, et d'autre par le complexe
de déranger et de ne pas me débrouiller seule.
Il est vrai que finalement en
grandissant, en vieillissant, je me rends compte que j'ai pu faire
beaucoup de choses grâce aux phrases encourageantes de mon
père, qui comme je l'ai souligné, n'était pas
souvent présent mais dont l'impact à été
fort sur moi, et pas seulement sur moi mais sur ma soeur et sur mon
frère aussi. Nous lui portons tous les trois un grand respect.
Malheureusement il nous a quitté à l'age de 59 ans et
nous n'avons pas eu le temps de lui dire tout ce qu'il nous a apporté
de positif. Mais je pense tout de même qu'il a pu me voir agir
et vivre jusqu'à mes 34 ans et qu'il était plutôt
fier de la femme que je devenais.
Par contre, la relation avec ma mère
est restée d'une certaine manière distante, le « moi
je me débrouille seule » à semer en moi une
idée de ne pas étaler mes problèmes, et surtout
pas devant elle puisque ,j'ai sans doute toujours eut peur , de
l'entendre dire que j'étais moins parfaite qu'elle puisque
j'avais besoin de quelqu'un.
Pourtant avec l'age, aujourd'hui je la
comprends mieux, je me dis qu'elle avait sans doute besoin d'être
admirée, valorisée, et que si elle disait se
débrouiller seule c'était sans doute dans l'espoir de
s'entendre dire qu'elle était bien, qu'elle était forte
et admirable de n'avoir besoin de personne.