3 semaines.....
Je ne
sais pas pour où commencer, par peindre le décors ou
bien par l'expression de me émotions.
J'étais
il y a quelques minutes à peine assise à la terrasse
d'en restaurant, le restaurant d'un magnifique hôtel que je
connais bien et dans lequel j'ai beaucoup de souvenirs.
J'y
prenais donc mon dîner. Seule, je pense que c'est la première
fois de ma vie que je vais dîner seule dans un restaurant, dans
le passé j'ai toujours presque eu les larmes aux yeux en
voyant les gens dîner seuls. Cela représente pour moi
une telle image de solitude que j'ai toujours redouté de me
trouver dans une telle situation. J'ai toujours eu beaucoup de
compassion pour ceux que je voyais seuls à table.
J'y étais donc il y a quelque minutes, je regardais le décors, superbe, tropical, la terrasse fait face à une splendide piscine entourée de palmiers.
Je me suis soudain demandé ce que je foutais là. Puis je mise suis mise à penser à ma vie, surtout aux cinq dernières années de ma vie. Mon histoire est écrite ici dans cet espace blog qui est le mien, mais j'y reviens pour ceux ou celles qui seraient nouveaux ici.
J'étais
donc mariée, heureusement mariée, une femme comblée,
bien sur comblée après avoir eut comme tous le monde
des premières années de mariage houleuses, mais mon ex
et moi étions devenus un couple heureux, envié, admiré
de tous nos proches.
Puis
soudain est venu ce que j'appelle la tornade, celle qui a tout
balayée sur son passage, cette tornade qui m'a mise KO. Je
n'ai sans doute pas su à ce moment là avoir la lucidité
et la sagesse de tout comprendre et de tout surmonter. J'ai donc
laissé ce mariage, la douleur dans l'âme j'ai quitté
celui qui était l'homme de ma vie.
J'ai
recommencé une autre histoire avec P. Une merveilleuse
histoire, un conte de fée. Rien pourtant n'est tout blanc ou
tout noir, nos débuts furent difficiles pénibles,
douloureux pour des tas de circonstances que ni lui ni moi
n'arrivions à gérer.(pour
le curieux c'est aussi raconté ici)
Il y a
un an P est venu vivre ici, dans ce que j'appelle aujourd'hui mon
pays, sur mon île. Là non plus cela n'a pas été
facile. Pourtant loin des problèmes, n'en restait pas moins
pour lui un sentiment de culpabilité d'avoir choisi son chemin
de vie. Pourquoi est-ce si dur d'accepter qu'on à droit au
bonheur ?
Donc
depuis un an nous essayons de consolider notre couple, d'alimenter
notre amour.
Ma
dernière note annonçait mon absence pour trois
semaines. Je m'octroyais trois semaines de vacances de luxe, de grand
luxe pour certains. Non je ne parle pas d'hôtel superbe ou
d'autre chose du style, mais le luxe pour moi était de rester
sur notre bateau pendant l'absence de P. Juste me donner le temps de
penser, de réfléchir, de me comprendre, et de le
comprendre, le temps de voir ou d'essayer de percer le pourquoi de
nos discussion si difficiles, si douloureuses, parce qu'aujourd'hui
encore nos discussions prennent trop souvent l'allure de déchirures
avec un sentiment d'impuissance et de découragement. N'y
arriverons nous jamais ?
Notre
amour est fort, trop fort peut-être, alors à chacune de
nos discussions nous sommes envahis par les peurs, peur du rejet, du
jugement, de la critique, etc....
Il va
de soi que notre manière de communiquer est déficiente,
et que c'est là le point clé de nos souffrances, bien
plus que le vrai motif des querelles.
Alors
j'en reviens à présent au pourquoi de ce repas ce soir,
seule dans ce restaurant d'hôtel de luxe.
Hier P et moi nous
nous sommes accrochés. Lui étant en France actuellement
pour les vacances scolaire et moi étant restée ici.
Cette
situation n'étant pas encore claire, je préfère
encore la séparation plutôt que les émotions
négatives qui naissent en moi là-bas, selon les rejets
ou les attitudes que les autres me montrent.
Cependant
dans les deux cas je dois subir, ou son absence, ou les problèmes
là-bas, j'ai choisi bien entendu celle qui me protège
le plus. En attendant que nous trouvions un compromis.
J'ai la sensation qu'a partir du moment ou j'ai fait un choix, P, pense que je ne dois plus me sentir mal.
P,
excédé par ma demande d'écoute et de
compréhension, et par l'expression de ma colère de ne
pas avoir le sentiment d'être entendue, m'a demandé le
silence complet. Il a coupé son téléphone. De ce
fait je n'ai pas eu d'autre choix que de m'y tenir.
J'ai
donc passé la fin d'après midi, la soirée et une
bonne partie de la nuit à me sentir triste de cet état
de fait.
Ce
matin je me suis levée défaite, triste à mourir,
je hais ces moments de coupure, je ne supporte pas ce silence imposé
que je reçois comme une violence inouïe.
Sur mon bateau je broyais du noir, la mer était agitée,
j'avais des envies de disparaître et une solitude infinie.
J'ai
donc chois de ne pas me laisser aller à cette dépression
et vers midi je suis partie en ville, je suis allée voir le
défilé du jour de l'indépendance.
Ce qui
je croyais allait me changer les idées, mais au contraire la
nostalgie de penser que l'année passée je le regardais
avec lui m'a plongée dans un état encore plus triste.
Je
suis retournée au bateau défaite. J'ai tenté de
l'appeler au téléphone, mais après deux
tentatives il a coupé sa sonnerie. Je me suis sentie encore
plus triste et impuissante de ne pas pouvoir lui dire mon amour et ma
pensée, que cela est ridicule, que nous devons réellement
améliorer notre communication.
Il m'a
rappelé ensuite, nous avons échangés quelques
mots, tous les deux comme timides devant la situation.
Après
quelques moments de réflexion et la mer étant de plus
en plus agitée j'ai décidé de ne pas rester sur
le bateau et de retourner en ville. C'est comme ça que je me
retrouve ici ce soir.
A
table j'ai pu remarquer combien les hommes sont toujours à
l'affût d'une femme. Ce soir trois m'ont montré
clairement qu'il n'attendais qu'un sourire, un regard prononcé
ou un geste de ma part pour venir à ma table.
Puis
un autre, un peu plus audacieux sans doute, c'est approché de
moi, faisant mine de vouloir me demander quelque chose. Ce qu'il à
fait d'ailleurs. C'était un monsieur d'environ 65 ans,
bedonnant, les cheveux gris, rien d'attractif.
Il m'a donc parlé : « Vous n'êtes pas d'ici n'est-pas ?
-Non
je ne suis pas née ici, mais je me sens d'ici.
Le
voilà qui me demande s'il peut s'asseoir à ma table en
attendant son ami.
J'ai
presque fini mon repas, je sais donc que je ne vais pas lui parler
longtemps, donc je l'autorise.
Finalement
il s'est avéré charmant, il m'a parlé de sa
vie, né en Israël, ayant vécu au Liban, puis en
Russie, en Italie, au Brésil, il parle neuf langues.
J'ai donc passé environ dix minutes avec lui et j'en sais beaucoup sur sa vie. C'est fou comme certains ont la parole facile.
J'ai
donc rejoins ma chambre et je me suis fait la réflexion à
moi même que j'aimerais que mon homme à moi, celui qui
partage ma vie, qui occupe mon coeur, soit aussi ouvert sur sa vie,
sur ses sentiments, sur ses émotions. Il a tendance à
garder tout ce qui traite de sentiments, comme s'il en avait peur. Si
seulement il pouvait comprendre combien je me sentirais heureuse de
l'entendre me dire ses peurs, ses faiblesses, ses vulnérabilités,
s'il savait combien j'aimerais sentir sa confiance et sa complicité
s'il me racontait ses part d'ombre.
Je dis
s'il savait, mais il le sait, je le lui dit souvent. Alors mon ange
si tu lis ces lignes saches que c'est aussi à travers tes
ressentis et tes émotions dévoilées que je
pourrais mieux te comprendre et t'aimer encore d'avantage.
Quant
à moi, j'ai confirmé,mais je n'en avais pas besoin, en
voyant ses hommes me regarder comme un proie à chasser, que
mon coeur n'est plus à prendre, que si notre histoire devait
finir par manque de maturité commune, je ne serai plus apte à
m'engager envers qui que ce soit. J'espère surtout que nous
mûrirons ensemble
J'ai
pu aussi confirmer ce que je savais déjà aussi, que
finalement on vit avec quelqu'un pendant des années et qu'il
suffit d'un divorce pour que cette personne qui était tout
pour vous en devienne plus que, quelqu'un qui a partager votre vie,
mais que la " désalliance" crée la distance,
le retrait de l'intime craie presque l'indifférence, malgré
des rapports restés courtois.
Celui qui était l'homme de ma vie ne l'est plus, celui qui partage ma vie l'a remplacé.
L'ex
homme de ma vie m'a chouchoutée, protégée, éduquée
dans beaucoup de domaines.
Celui qui partage ma vie aujourd'hui me
pousse toujours plus loin dans ma recherche de mon vrai moi. Il me
pousse dans la réflexion dans la connaissance de mes parts
d'ombres, de mes failles, il me donne toujours matière à
réfléchir, à penser, à me poser, à
m'interroger, à changer.
Alors finalement mes 3 semaines de vacances, n'en sont pas.