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Ma vie,Joie et tristesse
14 août 2011

ne pas aimer par besoin, mais par plaisir.....

Un ami á mis ce texte sur son blog, (alteretego.canalblog.com ) je l'ai trouvé super interressant, puisque ce t4exte ne lui appartient pas, je me permets de le mettre sur le mien. Lisez donc, vous comprendrez sans doute....et cela vous ménera á une profonde réflexion...je vous le souhaite.

 

 

 

« Sur un certain plan, pour tomber amoureux il faut être désespéré. Combien je dois être désespéré pour croire que quelqu’un a le pouvoir de m’amener à la sécurité ! Quelqu’un qui peut se faire écraser demain…

 

Alors, on ne tombe amoureux que si on manque de présence, si on ressent l’impression d’un vide ?

 

C’est une projection. Un chien passe, on échafaude sur le chien. C’est le chien de notre vie, un chien fidèle, un gentil chien, il n’est pas comme les autres chiens, etc. Voir le mécanisme de projection. Deux ans après on a une opinion différente sur le chien. Pourtant il n’a pas changé… Observer ce réflexe automatique que l’on a de projeter sur tous les chiens qui passent. On ne peut pas l’empêcher mais, à un moment donné, on constate ce fonctionnement : on a encore cette attente, cet imaginaire d’espérer trouver la sécurité, le confort, l’affection, l’amour dans les bras de quelqu’un – ce qui est un reniement de notre propre intégrité.

 

Ce n’est pas une critique. À un certain âge un enfant a besoin d’être allaité : il n’a pas le choix. Pendant une période de la vie, cet imaginaire, ce besoin d’être aimé est nécessaire. Puis il y a surgissement, et on ne rentre plus dans cette forme de mièvrerie.

 

Qu’est-ce que cela peut faire que l’on m’aime ou non ? Quand je serai sur mon lit de mort, que quelqu’un me tienne la main en me disant « je t’aime, je t’aime », qu’est-ce que cela peut m’apporter ?...

 

C’est purement imaginaire. La personne m’aime jusqu’au moment où elle voit un autre chien et jette son dévolu sur lui. Rien de plus. Cet amour-là elle peut se le garder. Il n’a aucune consistance.

 

Cela n’empêche pas l’affection, mais on n’est pas obligé d’imaginer, de prétendre aimer, être aimé. Quand on n’attend plus rien d’une relation, un lien profond se crée.

 

Derrière l’espoir se cache le besoin, la peur. La peur provoque le désir et, quand on veut, on ne donne rien. Il faut s’en rendre compte. Dans une relation profonde, on donne sans espoir de retour. Quand on n’a plus d’attente, on est saisi par ce non-besoin.

 

Tant que je demande, je vis ma misère. Quand je donne, je vis ma plénitude. Donner apporte l’équilibre. La moindre attente me ramène à la misère. Comprendre le mécanisme.

 

Être heureux parce que quelqu’un m’aime entraîne une souffrance. Une souffrance constante parce que le doute est toujours présent. On ne peut jamais être à cent pour cent sûr. Je suis convaincu que l’on m’aime et, tout au fond, il y a un petit miroir en moi qui dit : « peut-être que ce n’est pas complètement cela, que demain ce sera moins, qu’un autre chien passera »… On éprouve toujours de l’inquiétude. Lorsque je m’en rends compte, je n’éprouve plus le besoin d’être aimé. C’est la découverte de l’amour.

 

C’est une bonne nouvelle parce que personne ne m’a jamais aimé. Les êtres chers ne peuvent pas aimer, ils ne savent que vouloir. Ils imaginent aimer, mais convoitent quelque chose. Mon amie m’aime beaucoup, mais si je couche avec la voisine, elle m’aime beaucoup moins. C’est cela de l’amour ! Cet amour-là on n’en a pas besoin…

 

Quand je réalise que je n’ai pas besoin d’être aimé, une profonde transformation psychologique s’opère. À ce moment-là je peux aimer quelqu’un sans demande. Je ne crains plus rien. Je n’aime plus quelqu’un pour quelque chose.

 

Quand on aime vraiment quelqu’un, que la personne reste ou parte, on l’aime. C’est un amour sans condition. Mais un amour sous contrat, « je t’aime si tu fais ceci, je ne t’aime pas si tu fais cela », cet amour-là peut rester dans le panier.

 

Plus on prend conscience que l’on n’a pas besoin d’être aimé, plus on découvre cet amour sans restriction. On vit un non-marasme affectif. On  reste présent à ce qui est là. Avec un enfant, on est attentif, quel que soit son état de santé. Qu’un bébé naisse ou meurt, on est présent.  

 

La moindre demande… et je vis mon conflit. Être faux en moi-même est ce qui me gêne. Quand je prétends souffrir, je renonce au pressentiment d’indépendance. Je me mens. L’inconfort vient de là. La non-autonomie est le mensonge. Ce n’est pas de souffrir que je souffre, c’est de me duper. Quand je suis insatisfait, je me leurre. Je justifie mon mal-être en lui inventant une cause, c’est faux.

 

Il faut avoir la maturité de le regarder.

 

Trouver un prétexte à mon chagrin indique un manque d’humilité qui m’est nécessaire pour trouver la joie de vivre. Lorsque j’en prends conscience et cesse de justifier mon malaise, il peut rester une détresse, une très grande douleur, mais je ne la rattache plus à la situation – sauf de manière symbolique.

 

C’est un moment passager très important.

 

Si j’ai la maturation de ne jamais associer ma souffrance à une quelconque considération, de la vivre indépendamment de tout contexte, juste sensoriellement, une sorte de très grande sécheresse, de mort intérieure, va s’éveiller en moi. Je vais mourir à tous mes rapports affectifs, sociaux, amicaux, intellectuels… Cette période est indispensable. Un jour, cette tristesse va se révéler être son exact opposé. Il suffit d’avoir la maturation de la vivre sans objectivation, sans situation.

 

Quand je reviens à mon imaginaire et que je prétends être désespéré « à cause de cela », j’ai perdu mon honnêteté, je n’ai plus aucune issue possible. Aujourd’hui telle cause m’affecte et demain je trouverai une autre raison à ma détresse : c’est sans solution.

Quand la souffrance se libère des prétendues situations, quand j’ai la maturité de sentir une tristesse sans motif, que rien ne peut combler, la tristesse contient ma propre mort. C’est un moment de grande intimité.

 

Mais, le plus souvent, j’essaie de sortir la tête pour respirer et ne pas me noyer dans cette souffrance. Au contraire, il faut s’abandonner : on ne risque que de mourir et, sans cela, on ne peut pas naître… »

 

Eric Baret, De l'abandon

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